Notre rapport EYES dédié aux préoccupations des jeunes à travers le monde a fait ressortir un sentiment de défiance vis-à-vis de l'entreprise ainsi qu'une série de craintes partagées internationalement. C’est pourquoi nous avons souhaité aller plus loin dans l'exploration du rapport de la jeunesse au travail.
Fruit d'une analyse multifacette mêlant revue de littérature, réflexions d'un groupe de travail et audition d'experts, notre étude s’attache à souligner les aspirations fondamentales communes aux jeunesses du monde. Parallèlement au constat d’un « contrat social de travail dégradé » qu’il reste à réinventer, de nombreux facteurs suggèrent que les revendications des jeunes en matière d’emploi sont l’expression d’insatisfactions sociales latentes partagées par le reste de la population et auxquelles les décideurs publics et privés ne sont pas parvenus à répondre. Certaines solutions semblent pourtant accessibles : participation accrue à la prise de décision, conditions de travail décentes, exemplarité…
En dépit des mutations radicales que traverse la société, le risque principal auquel les jeunes de 15 à 29 ans sont confrontés demeure la précarité de l’emploi. Ainsi les deux grandes évolutions techniques et sociétales que nous analysons en lien avec le monde professionnel – l’émergence de l’économie verte et la numérisation ou l’automatisation des métiers par l’intelligence artificielle –, loin de résorber spontanément le degré d’incertitude et d’instabilité auquel font face les jeunes générations, peuvent même contribuer à l’accroître.
Que faire ? Anticiper et penser à long terme.