« État profond » ou fantasme ? Qualifiée de « phénomène tentaculaire » par la commission d’enquête du Sénat, l’influence des cabinets de conseil privés sur l’élaboration des politiques publiques avait donné lieu le 18 octobre 2022 à l’adoption par la chambre haute d’un projet de loi visant à mieux encadrer le recours de l’État à ce type de structures. Quinze mois se sont ensuite écoulés avant que le texte soit présenté à l’Assemblée nationale, pour finalement y être largement remanié. Le projet de loi a donc été renvoyé dans sa version modifiée en deuxième lecture devant le Sénat, laissant craindre un enlisement des discussions et signalant un potentiel manque de volonté politique de se passer des consultants au sein du service public. En parallèle, le Gouvernement a annoncé la création, mardi 26 mars 2024, d’une agence de conseil interne à l’État. De quoi remédier aux maux identifiés par la commission d’enquête et prévenir les risques de dérives soulignés par journalistes et essayistes ?