Cette conférence s’inscrit dans le cadre de notre cycle de rencontres « Au cœur des influences ».
L’Histoire montre que le lien entre influence, puissance et langue est complexe. Aujourd’hui, le nombre de locuteurs francophones dans le monde est en croissance : de 321 millions en 2022, les prévisions les plus optimistes estiment qu’ils seront 600 millions d’ici 2050. Néanmoins, la francophonie a récemment connu une série de déconvenues sur la scène internationale, comme par exemple la fin soudaine de l’enseignement des programmes français dans les écoles privées algériennes. Aussi importe-t-il de se demander si, dans des domaines aussi variés que la politique, l’économie, la culture, l’éducation et le sport, la francophonie restera à l’avenir un vecteur d’influence, notamment pour la France, ou si elle doit au contraire trouver un nouveau souffle.
Nous avons ainsi choisi, dans le cadre de notre cycle de rencontres « Au cœur des influences », de consacrer notre troisième conférence au thème « Francophonie et influence, d’aujourd’hui à demain ». Celle-ci s’est tenue le vendredi 20 octobre 2023 au Cercle de l’Union Interalliée.
Sont intervenus (par ordre de prise de parole) :
- M. Frédéric MUNIER, professeur agrégé d’histoire, directeur de l’École de géopolitique de SKEMA Business School
- M. Guy GWETH, président du Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE)
- Mme Claudine LEPAGE, ancienne sénatrice des Français établis hors de France
- Mme Clarisse GÉRARDIN, sous-directrice de la langue française et de l’éducation, direction de la diplomatie d’influence, ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE)
- M. Daniel ZIELINSKI, délégué ministériel à la Francophonie au ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques
La modération était assurée par Mme Claude Revel, directrice du développement de SKEMA Publika.
En croisant les prismes disciplinaires, nos intervenants ont su dresser un état des lieux réaliste et non fataliste de la francophonie comme vecteur d’influence. Prenant l’exemple du continent africain, ils ont notamment tempéré le diagnostic de désamour croissant auquel certains concluent depuis Paris au vu des symptômes géopolitiques observés. Ils ont à l’inverse incité l’auditoire à prendre le pouls d’une francophonie économique bien portante, motrice et désireuse de produits français, gages de qualité. Ils ont également insisté sur l’importance de l’enseignement – au cœur du dispositif culturel – et de la société civile dans le succès d’une francophonie influente. La discussion a par ailleurs permis de mettre en lumière la stratégie du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères concernant la Francophonie. Celle-ci repose en effet sur un ensemble de constats pragmatiques et vise entre autres à attirer les classes moyennes supérieures étrangères au sein d’établissements scolaires français pensés sur le modèle de lycées internationaux.
Les échanges avec la salle ont en outre fait ressortir le besoin, pour revitaliser l’espace francophone, de s’adresser à l’âme des francophiles. Le cas d’étude sur la francophonie sportive a ainsi permis d’illustrer la nécessité, pour faire rêver et perpétuer l’image d’un français langue d’opportunités, d’une meilleure coordination des acteurs publics et privés francophones, dans l’ensemble des domaines abordés.
Une synthèse détaillée est disponible en téléchargement.