Notre approche
SKEMA PUBLIKA a publié en février 2022 le rapport EYES (Emergy Youth Early Signs), qui identifiait les sentiments et jugements des jeunes de cinq pays sur cinq grands sujets politiques – travail, nouvelles technologies, médias et presse, réseaux sociaux, sécurité. Le sport ne figurait pas dans cette sélection volontairement restreinte. Son poids important ne nous avait cependant pas échappé. La présente étude répond à cette préoccupation.
Le sport est en effet omniprésent. Parmi les expressions les plus recherchées sur Google dans le monde en 2022, la moitié concerne le monde du sport, et notamment des matchs de cricket et le football. Les événements sportifs se succèdent, les controverses aussi. À l’aube de la Coupe du monde de rugby de 2023 et des Jeux olympiques de Paris 2024, le sport est présent tous les jours dans les médias, dans les colonnes politiques, économiques, tout comme dans les conversations familiales et amicales. L’importance de promouvoir le sport pour toutes et tous, et des bénéfices du sport pour les jeunes est reconnue par tous, notamment pour la santé, l’autonomisation, l’employabilité, l’acquisition des valeurs.
Encore faut-il savoir ce qu’en pensent les premiers concernés, les jeunes qui vont – ou non – le découvrir et le pratiquer. La chose est complexe, le sport étant un sujet multidimensionnel et multifacettes.
Dans ce contexte et dans la ligne générale de SKEMA PUBLIKA, nous avons souhaité mener un projet 360° sur le sport, pour, sur la base des attentes exprimées par les jeunes de nombreux pays, déceler les grandes évolutions probables, mais aussi nécessaires à 10 ans, en lien avec les politiques nationales et internationales actuellement menées, et d’essayer d’en tirer des recommandations pour les décideurs politiques nationaux et internationaux.
Cette étude aura deux grandes parties :
- La première partie, celle du présent document, expose les résultats d’enquêtes quantitatives et qualitatives menées auprès de milliers de jeunes âgés de 18 à 24 ans de divers pays. Une synthèse et de premières propositions sont fournies.
- La seconde partie, prévue pour fin 2023, présentera les divers modèles de politiques publiques du sport dans le monde ainsi que les bases existantes de règles internationales, pour tenter d’identifier parmi eux les éléments qui pourraient le mieux répondre aux demandes des jeunesses internationales comme aux questions de gouvernance, aux échelles nationales et internationales, ainsi qu’au rôle du sport dans nos sociétés et possiblement comme vecteur de paix, de développement et de durabilité.
Pour cette première partie, nous avons constaté beaucoup d’intérêts et de préoccupations communs parmi les jeunesses. Objet multidimensionnel qui touche à l’éducation, à la santé, au travail, au divertissement, au social, entre autres choses, le sport concerne aussi, beaucoup, le développement personnel et le plaisir. Les aspects géopolitiques, les questions de soft power, de nationalismes et d’identité n’ont pas échappé aux jeunes non plus.
Notre méthodologie
Pour recueillir l’opinion des jeunes, nous avons effectué un balayage numérique du réseau social Twitter. Près de 7,6 millions de tweets se rapportant au sport ont été analysés, sur sept espaces géographiques : cinq pays, correspondant aux cinq campus de SKEMA Business School (Afrique du Sud, Brésil, Chine, États-Unis, France) et deux zones en Afrique (Afrique francophone et Afrique anglophone). Les posts étudiés ont été publiés par plus de 670 000 individus âgés de 18 à 24 ans. L’analyse couvre deux périodes d’études d’un an chacune : une première phase a eu lieu du 24 octobre 2021 au 24 octobre 2022, puis une seconde du 16 janvier 2022 au 16 janvier 2023.
Nous avons également mené des entretiens qualitatifs auprès de 95 étudiants de SKEMA Business School et de l’EFAP (École des nouveaux métiers de la communication), de 18 nationalités. Les sports pratiqués par ces derniers sont très divers : volleyball, course à pied, squash, natation, tennis, athlétisme, équitation, football, futsal, badminton, pelote basque, cyclisme, ski, basketball, danse (modern jazz et hip hop), musculation, course à pied, triathlon, échec, escrime, tennis de table, natation, boxe, planche à voile, surf, wakeboard, marche, padel, escalade. Pour éviter un biais de profil, 41 d’entre eux ne faisant aucun sport ont été interrogés précisément pour cette raison.
